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YOUSSOUNG ET KAJE 

Les retrouvailles à Hiala, Place des fêtes de la chefferie Supérieure  Batié, le Dimanche 19 Janvier 2014.

« Il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Les hommes, eux, se rencontrent toujours » dit l’adage. Youssoung et Kàjè sont deux amis intimes et jadis inséparables. Ils ont malheureusement fait des années sans se revoir. Youssoung, colporteur et principal informateur de Kàjè étant porté disparu, ce dernier  (Kàjè) est resté coupé des informations et des nouvelles du village et d’ailleurs pendant tout ce temps. Par  le hasard des circonstances, ils se sont rencontrés le Dimanche 19 Janvier 2014 à la place des fêtes de la chefferie Supérieure Batié. Profitant  de cette rencontre fortuite, Kàjè  n’a pas caché sa joie.  La joie de revoir son ami et informateur d’alors, la joie  d’avoir la primeur de toute information. Suivons leur regard. 

(Dimanche matin, Kàjè, comme de coutume doit traverser la place des fêtes de la Chefferie supérieure pour aller à la messe à Lagou. A sa grande surprise, le lieu, très souvent désert, grouille de monde. Abasourdit, il fait la ronde des lieux cherchant une connaissance à qui prendre des nouvelles. Coup de tonnerre, il tombe sur son vieil ami d’antan : YOUSSOUNG, disparu depuis des années. Aucun applaudimètre ne peut à cet instant mesurer le degré de sa joie. Son informateur est de retour. Commence une série de questions / réponses.

KAJE: Hééé !!!  yéyéyéyé !!! C’est qui là ! Mon Dieu ! Ne serait-ce pas YOUSSOUNG par hasard ? On dirait que c’est bien lui. Wanderfull ! D’où vient-il ici aujourd’hui ? (S’approchant, il appelle) Héé YOUSSOUNG … YOUSSOUNG  héé… YOUSSOUNG.

YOUSSOUNG: (Se retourne vivement, l’aperçoit et s’exclame) Qui est ce que je vois ! Ce n’est pas vrai çà !  Je rêve les yeux ouverts ou quoi ! KAJE ! (L’embrassant, il s’exclame à nouveau.) Merde alors ! Je m’attendais à tout sauf à te voir à cette fête. Mon grand ami je suis comptant de…

KAJE: De quoi ! YOUSSOUNG. De quoi es-tu comptant ? Il m’appelle même son ami. C’est comme cela que l’on traite les amis? Tu disparais sans traces  pour des années puis tu réapparais brusquement comme le champignon de la première pluie. Tu es sadique YOUSSSOUNG, oui tu es vraiment sadique. Où étais-tu ? Au Gatha ? à New-Bell ? ou à Nkondengui ? (rire).

YOUSSOUNG: Yéyéyé !! Ne me manques pas de respect petit. Je ne suis pas comme toi qui ne bouge jamais. Je marche, je voyage beaucoup, je cherche, je travaille.

KAJE: Je te connais ! Tu n’es qu’un bavard. Tu ne dis rien. Je suis sûr que tu étais en prison quelque part.  Tu as trouvé ta part de «bouth» que tu vas tromper. Dis-moi  vraiment où tu étais et ce que tu fais ici avec tous ces gens.

YOUSSSOUNG: J’ai fait un tour de l’autre côté pour rencontrer les Batié de la diaspora, et lorsque j’ai entamé la tournée africaine, le décret du Chef Supérieur, roi des Batié est tombé et je suis rentré en quatrième vitesse pour…

KAJE: La diaspora c’est quel pays ? De quel décret parles-tu ?  Je vois que tu as bousculé pour acheter un titre de notabilité !

YOUSSOUNG : Dis-moi dans quel marché on vend les titres de notabilité Kàjè! Dis-moi ! Vous aimez raconter des idioties et des bestialités. D’ailleurs il ne s’agit même pas de moi mais d’un jeune ambitieux…

KAJE: Qu’a-t-il fait ?
 
YOUSSSOUNG: Fô TCHOUANKEM a fait fort ! Il a surpris tout le monde. Même la surprise a été surprise elle-même. Il a nommé un jeune Batié, dynamique et ambitieux à la tête de la Communauté Batié des régions du Littoral et du Sud-ouest depuis le 03 Avril 2012.

KAJE: Un jeune ? Voyons !!!  S’il est jeune comme tu le dis, c’est qu’il n’y a que deux hypothèses : Soit il est le fils de quelqu’un qui est quelqu’un ici au village, soit il est un jeune homme d’affaire qui fait ses preuves et qui a bien les moyens. Ne dit-on pas qu’avec de l’argent on peut tout ? Et nous sommes au Camer ! Rien n’est jamais pour rien. Ici on est quelqu’un quand on a son  quelqu’un qui est quelqu’un quelque part.

YOUSSOUNG: Tout pour vous c’est de l’argent. Pour vous, tout s’achète, tout se vend. Pour vous, il n’y a plus d’homme intègre et juste. Pour vous tout est corrompu. Mais tu te trompes, Kàjè!  Oui tu te trompes. Celui-ci est un jeune qui cumule  toutes les caractéristiques d’un bon dirigeant. Il est jeune, dynamique, ambitieux, clairvoyant. Il  connait les besoins de son peuple, Il connait l’importance du dialogue, de la communication horizontale et verticale.

KAJE: Réponds  à ma question YOUSSSOUNG. Qui est-il ?  De qui est-il  le fils ? Il fait quoi ? Où ? Où est-il ?  Et c’est quoi la communication verticale et horizon…

YOUSSOUNG: Le jeune Chef s’appelle Monsieur DOUMBISSI Jean-Bertrand. Fils de NGOMSU Jean et de KEMO Marthe. Il est de Lagou. Il travaille au CAFRAD à Douala. Sur le plan coutumier, depuis 2009, il porte le titre de notabilité de MIAFFO  FOKOU. Il est également le Chef de famille MEUKEM TEPOU  à Douala depuis Octobre 2011. Il était même avant sa nomination Adjoint au Chef de famille Lagou de Douala.

KAJE: Monsieur DOUMBISSI Jean-Bertrand ! Mais je le connais très bien. Donc c’est lui le nouveau Chef de la Communauté Batié de Douala? Le Chef Supérieur a l’œil ! Non ! il est fort le chef ! Il était Président du Bureau national (C.E.N.) de l’AJES Batié : Il avait aussi fait fort en son temps. C’est pendant son mandat que le Journal « DJE PÖ YUSSU » est devenu trimestriel. Dis-moi ! On l’installe quand ?

YOUSSSOUNG: Il avait déjà été installé depuis le 22 Juin 2013 par Fô TCHOUAINKAM en présence de nombreux Chefs de Communautés, et de plusieurs autres chefs supérieurs du département des Hauts-Plateaux, qui ont fait le déplacement pour la circonstance. La « Mama » était aussi présente. Elle a même fait un long discours très applaudi.

KAJE : La « Mama » c’est qui ?

YOUSSOUNG: Mama Françoise FONNING. C’était une cérémonie très grandiose et très festive avec la présence des autorités administratives, traditionnelles, et religieuses ; Les délégations des Batié de Buea, Kumba, Muyuka, Tiko, Limbé, Nkongsamba, Edéa…

KAJE: Le Chef a bien vu. Il mérite. Parce qu’il est lui-même quelqu’un. Il s’est forgé lui-même une personnalité respectable et honorable. On m’avait dit qu’il allait constamment de l’autre côté comme s’il entrait et sortait de sa chambre. C’est vrai ?

YOUSSSOUNG: Bon ! Il a fait plusieurs stages professionnels et voyages d’échanges en France, Suisse, Canada, USA. Depuis son installation, il engrange des succès fulgurants dans tous les domaines. Il est une véritable légende vivante aux yeux de la population.

KAJE: Est -ce qu’il va s’en sortir devant les gros bourgeois et les colons qui sont à Douala ?

YOUSSOUNG: Tu le connais même ? Il a le vent en poupe grâce à son franc parlé, à sa disponibilité et son courage. Là où il y avait de la haine, il sème l’amour. Où il y avait du désordre, il met de l’ordre. Il prône la paix où il y avait de la guerre. Bref il est en train de pacifier, d’unifier et de redynamiser la Communauté Batié dans sa zone de commandement.
           
KAJE: Je vois que tu es son « Tchinda ».
           
YOUSSOUNG: Je ne travaille pas avec lui mais il est entouré d’un groupe des personnes aussi dynamiques et aussi jeunes comme lui. FOZEU Constant ; YOUTA André ;  KENGNE Pierre … ils sont nombreux.

KAJE: Ils sont ici à la chefferie aujourd’hui ?

YOUSSOUNG: Ils sont tous là. Tu veux les voir ? Viens avec moi je vais te les présenter. Mais que vas-tu donner au chef? On ne le voit pas les mains vides.

KAJE: Au juste ami, il y a quelle fête ici à la chefferie aujourd’hui ?

YOUSSOUNG: Yééééé !! Kàjè!! Tu ne ce cesseras de me surprendre. Tu es aussi ignorant que ton nom. C’est moi qui vais te dire qu’aujourd’hui est le jour de l’ascension  du Mont Mètchou ? Avec tout le tapage médiatique qu’il y a eu, n’étais-tu pas informé que l’ouverture du Festival des arts et de la Culture Batié dénommé «Festi-Metchou édition 2014 » était avant hier vendredi 17 janvier ?, ne savais-tu pas que hier samedi c’était le jour de la grande parade des diverses danses secrètes, folkloriques et culturelles ? Et que l’apothéose c’est aujourd’hui dimanche 19 janvier avec l’ascension du mont Mètchou  et la remise des prix aux différents lauréats du festival ? Vraiment tu me wanda seulement!

KAJE: Aaaahhh !! Je vois ! Je vois ! Je ne savais pas que le NKE-NGWON avait refait surface. C’est, bon c’est bon. J’espère que cette fois vous avez bien organisé. Le NKE-NGWON est…

YOUSSOUNG: Le quoi ? NKE-NGWON ne vit plus Kàjè! Le NKE-NGWON est mort, enterré depuis la dernière édition en Novembre 2009. On a même déjà fait ses funérailles.

KAJE: Mais ! Le NKE-NGWON était-il un être humain? Je pensais que c’était le nom de baptême de la course. Comment dis-tu qu’il est mort, et qu’est ce qui l’a tué ?

YOUSSOUNG: Bonne question. Le NKE-NGWON n’était pas une personne vivante mais la chose «d’une personne ». C’était la propriété privée d’une seule personne. Quand la Communauté Batié, par l’intermédiaire des hommes respectables, des Elites, du CEPAA, et même de Fô TCHOUAINKAM  l’ont approché en vue d’en faire la chose de la Communauté toute entière, le concerné a refusé. Les financiers, les sponsors et les particuliers qui soutenaient l’évènement se sont retirés et c’était ainsi la fin du  NKE-NGWON.

KAJE: Ah ! Ce n’est donc plus la propriété d’une personne comme par le passé ? Qui l’organise alors? Et sa vraie dénomination ? Si je suis à sa place du type là,  je vous porte plainte.

YOUSSSOUNG: Tu me fais rire ! Porter plainte contre qui ? Tu peux aller l’aider ou le conseiller dans ce sens. Je te le dis encore : Le Festi-Metchou est désormais la propriété de la Communauté Batié toute entière. Le principal artisan de ce retour est le Chef Supérieur, Sa Majesté Fô TCHOUAINKAM. Il a confié l’organisation générale de la cérémonie à l’AEDEBA. C’est d’ailleurs Mr NOUPING Paulin, dit « Wambé SILIHË», Président National de l’AEDEBA qui est le Président du Comité de Coordination. Mr KAMGANG Jacques (Kamoja le Prince) quant-à lui, est le président du comité d’organisation.

KAJE: Trois jours pour cela ? C’est trop long çà ! Vendredi, qu’avez-vous fait ?

YOUSSSOUNG: Vendredi était le grand jour de l’ouverture des travaux. C’est le Mr le Préfet des Hauts-Plateaux en personne qui a présidé les cérémonies. Et après nous avons assisté à la présélection des Miss et Masters catégories : jeunes, mamans et papas.

KAJE: Et samedi ? Je crois t’avoir entendu dire qu’il y avait de bonnes choses ce jour-là !

YOUSSSOUNG: Hier Samedi était le jour le plus exaltant. Tout a commencé avec la marche sportive des vétérans le matin. Dans l’après-midi, nous avons assisté à la grande parade des sociétés secrètes ensuite, du passage des Mèfo, du concours de danse culturelle et folklorique, de la conférence animé par les élites de l’AEDEBA, du concours des miss et masters et de la prestation des artistes de renoms venus pour la circonstance.

KAJE: Mon voisin m’a dit ce matin  que plusieurs sociétés secrètes ont défilé ici et je ne comprenais rien. Mon frère dis-moi le Kougang aussi ? J’aime bien les voir.

YOUSSOUNG: Voilà ce qui s’est passé hier. Quand  FÖ TCHOUAINKAM escorté par ses guerriers  « Léégang »,  et sa garde rapprochée est arrivé, les vraies choses ont débuté. Avant que la grande parade ne commence, le « Kemkou » du Kougang est venu seul inspecter les lieux en faisant des incantations.

KAJE: Je suis persuadé que c’est « Meukem DOMA » qui le faisait. Ils avaient peur de quoi ?

YOUSSSOUNG: Pendant que le « kemkou » inspectait les lieux, Meukem DOMA quant-à lui faisait le tour de l’esplanade de la chefferie, dans le même but.

KAJE: Qu La compétition des diverses danses traditionnelles était à quel moment de la cérémonie ? Et combien de groupes ont presté ?

YOUSSOUNG: Juste après le passage des « Mefo ». Il y avait environ trente deux groupes de danses culturelles. Les femmes surtout. Pas des hommes. Tous les groupes de danses « DJIMASSALE », « Kouodjang », « Gueugueu »   des dix villages de Batié ont rivalisé d’adresse. C’est le « farotage » que tu voulais voir ? Ce sont les pas de danse inspirés que tu voulais voir ? C’était magnifique tout simplement.

KAJE: Je vois que les hommes et les enfants n’étaient pas de la fête !

YOUSSOUNG: Les enfants n’étaient pas programmés mais ils ont tenu à être de la partie. Le passage des enfants avec la danse « Djouonkâ » est le seul qui a levé FÔ TCHOUAINKAM de son siège royal. Il a dansé et « faroté » ces jeunes. A cause de la contrainte de temps, plusieurs autres groupes présents comme les « Femmes Zangaléwa » n’ont pas presté malgré leur insistance. Bon ! On ne peut pas satisfaire tout le monde.

KAJE: Si c’était une compétition, c’est qu’il doit avoir des vainqueurs !

YOUSSOUNG: Le grand vainqueur c’est tout d’abord la communauté Batié et la culture Batié dans son ensemble. Néanmoins, cinq groupes ont été présélectionnés pour prester aujourd’hui Dimanche devant le parterre des autorités administratives et traditionnelles, des élites et invités présents ici.

KAJE: Et le combat. Qui étaient les combattants ?

YOUSSOUNG: Qui a parlé de combat «Kàjè» Qui ! Pour vous, le débat est toujours un combat. On parle de débat d’idées et non de combat d’idées. » Débattre » n’est pas « combattre ». Ce sont les dictateurs comme toi qui n’aiment pas le débat. Hier c’était chaud ! Il y avait ici une grande Conférence / Débat animé par d’éminents matières grises que regorge le groupement Batié.  

KAJE: Pour moi, n’y a pas de différence entre ces mots. Tu n’as pas encore vu à la télé comment les débats se terminent en combat ? De quoi parlaient-ils ?

YOUSSSOUNG: Le thème de la conférence / débat était : « La place de Batié dans l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. » La conférence était animé par: Le Dr NOUPING Paulin : Economiste ; Président National de l’AEDEBA. Par le Président KAMGANG Hubert : Homme politique,  Président de l’UPA et trois fois candidat à l’élection présidentielle au Cameroun. Le professeur YOUTA Richard Conseiller Principal d’orientation, et le très charismatique NZEUTEM Michel en était le modérateur. Mr YOUDOM Gustave, Maire de Batié a également intervenu.

KAJE: Le programme était surchargé. J’ai vraiment raté pleins de bonnes choses.

YOUSSOUNG : Je n’ai pas encore fini. Le défilé de mode et le concours des Miss et Masters était également l’un des temps forts de la soirée. C’est Mlle NGAH NZIBI, une fille « Kouäc » élève au Lycée de Batié qui a été élue Miss -Mètchou 2014. Elle parle très bien la langue Batié. C’est avec cette maîtrise de la langue qu’elle a défié les jeunes filles qui, venues de Douala, Yaoundé, Bafoussam. KALAMEU Samuel. Ex-président de l’AJES Batié centre de Bafoussam et étudiant à Douala est le Master 2014. Mme NOUBIAP Cécile quant-à elle est l’heureuse élue comme Miss Maman 2014, tandis le master papa est Wambe Sop Fokui.

KAJE: Je ne veux que ce qu’on leur a donné car les primes des années antérieures étaient méprisantes.

YOUSSOUNG: Les jeunes ont reçu chacun 15 000 Frs et un stage de vacances rémunéré dans un complexe cosmetique, coiffure dénommé « Michel Coorporation » à Douala et les adultes ont reçu un chèque de 25 000Frs chacun et une nuitée à Planète Hôtel  de Douala.

KAJE: Je vois que c’était chaud par ici hier soir !

YOUSSOUNG: C’était même très chaud. L’ambiance était au top, surtout quand les artistes sont montés au podium. Ils ont époustouflé les lieux.  Je suis parti d’ici aux environs de deux heures du matin. Les gens étaient toujours là sur place et les artistes défilaient encore au podium. Le comité de coordination et de supervision et le comité d’organisation n’ont pas fait dans la dentelle. Ils ont mis les petits dans les grands pour que la fête soit belle. Et elle l’est. Dis-moi! As-tu déjà vu une foule si nombreuse ici à la chefferie ?

KAJE: Tu as raison je n’ai pas encore vu autant de monde pour la course. Mais tu parlais des artistes. Tu connaissais lequel parmi eux ?

YOUSSOUNG: Il y avait le grand Honoré Doudou NOUMABEU venu tout droit du Canada pour la circonstance. Me Jojo qui est fort dans le « LESSA », Maman Justine qui chante la musique religieuse en langue Batié, Il y avait aussi  « le groupe TIZEU » les deux jeunes qui chantent le « rap » en langue batié et qui passent fréquemment à la chaine de télévision « TRACE », UK Roger’s, Les artistes venus de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Batié. Sans compter les humoristes comme « Pamplemousse  Salé »…

KAJE:  Vont-ils encore chanter et danser aujourd’hui dimanche ?

YOUSSOUNG: Non. Aujourd’hui c’est le jour de l’ascension et de la remise des prix aux lauréats et aux participants.

KAJE: Je suis arrivé très tôt le matin. J’ai vu le départ. Il y avait beaucoup d’athlètes hommes et femmes confondus.

YOUSSOUNG: C’est bien çà Kàjè  pour une fois, tu es intéressant. Il y avait exactement 103 athlètes.

KAJE: Le Chef supérieur a invité beaucoup de ses collègues chefs traditionnels et les autorités administratives cette fois. J’ai vu la tribune remplie.

YOUSSOUNG: Oui ! Oui ! Il n’a pas voulu vivre un évènement aussi grandiose tout seul. Il a donc invité  les chefs supérieurs des villages Baham, Bapa, Bahouan, Bakan, Fo Mvèlom et le chef supérieur Bakwéri venu tout droit de Buea dans le Sud-ouest. Il est venu avec  le Maire de Buea 1er. Le Chef supérieur Balkwéri n’est cependant pas venu les mains vides. Il a donné une contribution financière de 100 000 Frs (cent mille francs).

KAJE: Tu n’as pas changé toi ! Toujours informé! Maintenant, Dis-moi qui était le vainqueur de cette édition de l’ascension. Je sais tout de même que mon ami PEDIE Pascal, bien qu’il soit 17eme  au classement général, est le premier fils Batié à franchir la ligne d’arrivée. Pour moi, il est le premier de la course. Je sais que tu vas dire que je suis tribaliste, et puis quoi ! J’aime mon village et mes frères du village. Tu sais qu’il est sableur ?

YOUSSOUNG: Tu n’as rien à me dire. Je sais tout. Tu comprends ? Tout ! Le premier ressortissant de l’Ouest est 9eme . Ce sont les athlètes venus de Kumbo qui ont raflé tous les prix. Le Premier des hommes est  Oumarou Mohamadou et la première femme est GWAYA Véronique.ils sont tous de Kumbo.

KAJE: Il se dit que cette année, les enveloppes est consistantes. Est-ce vrai ?

YOUSSOUNG: Chacun a reçu une enveloppe de 300 000 Frs, et Express-Union a remis un prix spécial de 40 000 Frs au premier homme et une enveloppe spéciale de 20 000 Frs à la première femme.

KAJE: Les mauvaises langues disent que l’athlète  CENEZO MELI Angèle a terminé la course pratiquement à genoux, totalement affaiblie par une diarrhée venue de nulle part et qu’elle a même été transporté d’urgence à l’Hôpital ? Qu’avait – elle? Et y a-t-il déjà le « gwati » sur l’affaire-là ?

YOUSSOUNG: C’est l’Ambulance qui l’a transportée à l’hôpital. Elle s’est permise pendant la course de demander de l’eau à l’une de ses plus farouches concurrentes, oubliant que cela n’est pas recommandé et que la règle N°1 dans ce genre de compétition est d’éviter de consommer les produits intimes des autres  concurrents . Elle a donc appris à ses dépends. Malgré cet incident malheureux, elle était 5eme au classement des femmes. Je dis heinnnnn !! Ka’a donne moi-même une bière nooonnn ! Mon frère, depuis que nous sommes debout ?

KAJE: C’est toi qui sort du « fron» et au lieu de donner ce que tu m’as gardé, tu veux seulement prendre ? J’ai quand même 100 francs ici, allons prendre le vin de raphia.

YOUSSOUNG:   Meumè, il faut changer. Tout ce que je donne comme information là coute combien.
En tout cas, laisse-moi aller à la réception à la chefferie. Je sais que tu ne peux pas descendre comme moi. Ton vin de raphia là, on va la boire plus tard. A nous revoir frère.

KAJE:  On se voit.